dimanche 26 avril 2015

♥ Le Pas Sage

http://www.restaurantlepassage.fr/
Le très bien nommé "Le Pas Sage" (Passage du Grand Cerf à Paris 02.... vous saisissez ????? moi j'ai trop rigolé huhuhu... et je n'avais pas encore but leur excellent vin, non non. ) est un de mes restaurants préférés parmi toutes mes découvertes culinaires.

Depuis que je le connais, j'y retourne quasi-systématiquement quand je suis de passage à Paris ( HA HA). J'ai donc eu -pour l'instant- l'occasion de découvrir trois de leurs cartes, celles-ci changeant au fil des semaines.

Et à chaque fois, ce fut une explosion de saveurs étonnantes et nouvelles...

Leur cuisine se classe dans la vague très à la mode en ce moment des bistrots gastronomiques, où des plats à priori simples sont revisités de façon décalée, surprenante, et si possible de saison. Et je m'excuse par avance pour la qualité très moyenne des photos mais j'y ai été lors d'un déplacement professionnel et n'avais donc pas mon appareil avec moi.

En entrée, j'ai choisi de prendre quelque chose qui me paraissait étrangement simple au départ : "oeuf poché, épinard, cancoillotte".


Mais évidemment, comme toujours, une fois l'assiette arrivée, j'ai été très agréablement étonnée et intriguée ! L'oeuf poché était... croustillant, enrobé de cancoillotte grillée (je pense !), qui le parfumait délicatement et rendait sa consistance absolument.... magique *_* J'ai rarement autant kiffé de manger un oeuf XD (bon j'avoue, la dernière fois que ça m'était arrivé ce n'était pas il y a si longtemps, à L'Atelier des Augustins).
Cette entrée était légère, dosée juste comem il fallait comme toujours, pour ne pas couper l'appétit. Ce qui permet d'autant plus de pouvoir apprécier la suite à sa juste valeur...


En plat, j'avais donc choisi un (une ?) presa ibérique, accompagné de courgette, d'anchois, et de tomates. Et si j'avais choisi cela, c'était évidemment parce que je n'avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien être. J'aime bien goûter des plats dont je ne connais rien, ça met toujours un peu de piquant, à mes risques et périls ! 
Le presa, c'est donc là : 

Et notre ami le cochon cruellement assassiné pour mes papilles est donc noir. Et je culpabilise, mais mon dieu ce que c'est bon !! C'est très tendre, très doux, délicatement parfumé, bref, j'ai adoré. Et comme toujours avec Le Pas Sage, l'accompagnement était très justement dosé, et le vin très (trèèèès) bien conseillé (nous avions un Pontaix, un rouge léger et très agréable -du moins si je me fie à mon pense bête et que je ne me trompe pas de soir, mon passage au Pas Sage commençant à remonter. Breeef).

Globalement j'ai de nouveau été très emballée par les plats, maiiiis... un tout petit peu moins que les fois précédentes : c'était succulent, mais j'ai trouvé que c'était un peu moins original que d'habitude. 

Par contre, j'ai vécu un véritable choc culinaire grâce au dessert... Une explosion de saveur étonnante, que je n'aurai jamais pensé possible à marier !!
Le plus étonnant c'est qu'à la première cuillère je me suis dis que ça n'allait pas le faire. Et puis à la deuxième, peut-être que si. Et à la troisième............ oh misère, un des meilleurs dessert que je n'ai jamais mangé !!! Vraiment !!

Il s'agissait d'un blanc-manger coco-passion, mangue et... avocat ! Il faut savoir que le blanc-manger, ici, est un peu comme une île flottante, c'est du blanc d'oeuf monté en neige. C'est donc très doux dans sa texture, presque sans goût, sauf -justement- si on le mêle à des saveurs "fortes".
Et là, sérieusement, le choc du croquant de la noix de coco râpée, avec l'explosion de l'acidité agréable du fruit de la passion -croustillant grâce à ses pépins que j'adore-, la douceur fruitée de la mangue, et l'espèce de coulis d'avocat très doux dans tous les sens du terme- caché en dessous du blanc-manger.... Oh misère, je ne m'en remets toujours pas !!
Un dessert étonnant, poétique, intense et délicat à la fois... J'en aurai mangé plusieurs si j'avais pu !! Quand l'assette se termine, on est sacrément déçue de ne pas pouvoir la racler encore plus. Ou la finir en la léchant.


Evidemment ce restaurant est un de mes coup de coeur de tous les temps, comme je le disais plus haut. Il faudra donc vous attendre à ce que j'en reparle, si j'ai l'occasion d'y retourner !
Heureusement que je n'habite pas Paris d'ailleurs, sinon il serait difficile de ne pas vider mon compte en banque pour venir essayer toutes leurs cartes au fil des semaines... D'autant plus que l'équipe est très accueillante, et que la déco du restaurant vaut franchement le détour. On s'y sent comme chez soit, c’est feutré, calme, la bonne humeur y règne, et il n'y a rien de plus agréable que de se balader dans ce super quartier en plus sur le chemin du retour !

Les prix sont relativement élevés par contre donc prévoyez tout de même un petit budget pour pouvoir vous y faire plaisir. Cela dit les prix sont totalement justifiés vu la qualité des produits et des conseils du personnel !
Comptez entre 10 et 15 euros pour une entrée, entre 20 et 30 pour un plat, et une dizaine d'euros pour un dessert. Cela fait tout de même monter le menu à quasi 60 euros sans vin mais... vraiment, croyez moi, ce n'est pas une dépense que vous regretterez !!

dimanche 8 mars 2015

♥ L'atelier des Augustins

http://www.latelierdesaugustins.com/
http://www.latelierdesaugustins.com/
L'atelier des Augustins est un petit restaurant semi gastronomique qui a ouvert ses portes il y a 10 mois dans le quartier vivant des terreaux.

La première chose qui m'a frappé dès que j'ai ouvert la porte, c'est que j'ai été accueillit directement par le chef cuisinier Nicolas Guilloton, très souriant, super gentil, et à la discussion très facile. On sent immédiatement qu'il est passionné, et qu'il ne demande qu'à partager cela ! D'ailleurs si j'avais su avant qu'il était alsacien, j'aurai bien plus échangé avec lui !!

Le restaurant en lui-même est tout simplement magnifique. Dans une salle comme on en trouve beaucoup à Lyon (petite salle basse + petite mezzanine avec poutres apparentes au plafond, comme dans la tradition des immeubles des Canuts), le chef a en effet su rapporter de ses voyages juste ce qu'il faut d'objets significatifs pour symboliser les couleurs de sa cuisine, le tout dans une ambiance que j'ai trouvé à la fois simple et délicate, très chaleureuse.


La carte varie en fonction des saisons, le chef proposant des produits locaux qu'il assemble merveilleusement bien pour nous inviter à découvrir des saveurs peu connues. Et évidemment, chaque plat a son verre de vin attitré, ce qui permet tout autant de découvertes dans ce domaine aussi (le chef est d'ailleurs remonté nous voir au dessert pour discuter vins avec nous, spontanément. c'était hyper intéressant !).

Nous avons eu droit à une mise en bouche que je n'ai pas pensé à prendre en photo, et que je n'ai pas bien identifié :D Je crois que c'était une sorte de velouté de céleri à la limite de l’émulsion, servit avec un peu d'oeufs de lompe. Très frais, juste ce qu'il faut pour ouvrir l'appétit !
Et évidemment comme toujorus quand je découvre un restau, j'ai essayé de prendre les trucs qui me semblaient le splus "bizarres" sur la carte, pour voir un peu :D J'espère que ça vous donnera envie de tester vous aussi !!

En entrée, j'ai donc testé "Jaune d'oeuf de poule mariné au café, servit avec de la butternut et du topinambour". Et pour ceux qui s'y connaissent, j'ai eu un très bon vin avec, un Pouilly fumé de 2012.


Ce qui m'a complètement fasciné, ce sont les jaunes d'oeufs impecablement ronds posés là sur l'assiette, alors qu'ils étaient coulants... J'arrive pas à comprendre comment c'est possible !! De la magie sans doute :P
Quoi qu'il en soit, il suffisait donc d'un petit coup de fourchette pour que le jaune d'oeuf s'écoule sur le reste du plat et se mélange aux saveurs douces. Un plat très frais, que j'ai trouvé vraiment très beau et très printanier. 

Pour le plat, j'ai eu envie de tester le filet de canette (alors que je n'aime pas le canard évidemment 8D) à la bergamote confite... J'étais tellement intriguée de voir ce que pouvait donner la bergamote dans un plat que je n'ai pas pu résister ! Et évidemment, je n'ai pas été déçue.


La canette était servie avec des légumes de saison, et un verre de Pic Saint Loup 2013. Et là encore, non seulement le plat était très bien présenté, mais en plus il était très fin, dosé juste ce qu'il faut pour en avoir exactement à sa faim. J'ai tout particulièrement aimé les touches de bergamote, discrètes, qui ajoutaient du coup avec beaucoup de finesse une saveur inattendue au détour d'une bouchée. 
Le vin m'a un peu moins plut mais c'est une question de palais, j'ai toujours préféré le blanc :)

Enfin pour le dessert, c'est avec fierté que le chef nous a servit un verre de Maury 20 ans d'âge, un vin aux allures de Porto qu'il est apparemment rare de réussir à trouver en restaurant. Vraiment très bon, sucré juste ce qu'il faut pour accompagner un dessert, il m'a presque fait penser à une liqueur ! Je l'ai trouvé un peu plus épais que du Porto. 


De mon côté il accompagnait à merveille un fondant au chocolat (avec du vrai chocolat qui coule dès qu'on donne un coup de cuillère, ce qui se fait rare de nos jours XD) servit avec un sorbet cassis maison posé sur un lit de cacahouètes en poudre. Encore une fois, ce mélange étonnant se mariait à merveille !! Avec un véritable coup de coeur pour le mélange sorbet / cacahouète croquantes. Ca m'a rappelé un restaurant à Londres et son fondant servit avec de la crème de réglisse et une glace aux fruits rouges aussi, justement. Et comme je sais que le chef a été à Londres et bien... ça parait tellement évident qu'il s'est inspiré de ce genre de plat !! Et il a eu raison :D

Enfin, j'ai été très surprise car en plus de la mise en bouche servie en début de repas et qui est assez courante dans ce genre de restaurant, nous avons aussi eu droit à des mignardises à la toute fin du repas, offertes par la maison !


Le problème c'est qu'après trois verres de vins, faut plus trop lui en demander à Nine, et du coup... Je ne me souviens plus du tout à quoi elles étaient... Mais c'était délicieux en tout cas XD

Bref, un repas sans faute, une équipe très agréable, souriante (c'est trèèèès important de le souligner parce que ça aussi, ça se fait rare...), un restaurant à l'ambiance chaleureuse, l'endroit idéal pour passer une soirée tranquille en plein centre ville !

La fourchette de prix va d'une quinzaine d'euros pour les plats à la cartes, à des menus allant de 31 euros pour le plus "simple", à 59 euros pour la totale avec verre de vin à chaque plat.  Ce qui m'a semblé tout à fait justifié vu la qualité de cuisine et du reste. Bref, je recommande !!

vendredi 6 mars 2015

♥ 20 000 Clics sur la Terre, stage d'initiation à la photo

http://www.20mille-clics.com/
http://www.20mille-clics.com/
Aujourd'hui je me suis fait un petit plaisir : j'ai participé à un stage d'initiation à la photographie que je m'étais offert à la base pour me pousser à sortir et à voir du monde.
Et j'en suis tellement contente que j'ai décidé d'en parler ici plutôt que sur mon blog habituel !

J'avais passé des heures et des heures sur internet à trouver le stage d'initiation qui me tenterait le plus. Et parmi tout ceux proposés sur Lyon, j'ai fini par jeter mon dévolu sur celui proposé par 20 000 Clics sur la Terre.
Ce qui m'avait fait franchir le pas à la base était purement matérialiste : j'avais peur que ça ne me corresponde pas -c'était la toute première fois que je me lançais dans ce genre d'activité-, et je n'avais donc pas envie de mettre trop de sous dedans, ni trop de temps. Le stage trouvé sur le site m'allait donc tout à fait, ne prenant que deux heures et coutant moins de 50 euros.
Bon et puis j'avoue avoir été complètement séduite par leur site, qui invite carrément au voyage et m'a d'ailleurs fait découvrir le concept de voyage-photo, qui me fait grave de l'oeil depuis.


Et donc, aujourd'hui avait lieu ledit cours, sous un soleil magnifique malgré le vent glacial.
Nous n'étions que deux à l'heure dite -en semaine et à 13h, forcément, les gens bossent... quand ils ne sont pas en vacances, comme moi :3-, et au départ cela m'inquiétait un peu. Il est toujours plus facile de se fondre dans un groupe si on ne se sent pas à l'aise !
Mais finalement le courant est tout de suite passé ! Et quoi de mieux pour apprendre que d'être limite en cours particulier...

Sarah était notre professeur, une jeune femme tout à fait chaleureuse, passionnée, et avec qui il était on ne peut plus agréable de discuter ! J'ai tout particulièrement apprécié de pouvoir discuter de nos visions de la photo, de notre ressentit etc, bref, de pouvoir s'échapper quand on voulait de la théorie et de la pratique pour parler avec quelqu'un qui adore ce qu'il fait, tout simplement :) Ca m'a clairement donné envie d'aller me poser dans un café et de discuter du sujet pendant des heures :D

Le stage n'avait donc rien de froid, rien de scolaire, bien au contraire.
J'ai vécu cela comme... une très belle balade dans Lyon, à l'affut de l'apprentissage tout en se faisant plaisir, et ce malgré deux heures très organisée.
Le stage démarre en effet sur un petit briefing théorique sur le fonctionnement d'un appareil photo, sur quelques définitions de termes, et sur l'explication théorique des éléments qui seront ensuite mis en pratique. Je crois que ça a duré une petite demie-heure, suite à quoi nous avons donc eu droit à la pratique, sous forme d'exercices très parlants à trois endroits très distincts de Lyon ; cela pour pouvoir tester dans trois endroits radicalement différents les notions apprises durant le cours.

Et toujours, Sarah était très attentive si nous avions la moindre question, le moindre doute. Sans parler du plaisir de la voir travailler, elle aussi ! La photo est clairement un art. Mais si je m'en sentais assez exclue au départ, je sens qu'en fait... finalement, c'est comme mon travail d'illustration : il faut avoir les bons outils, la bonne technique, et les bons reflex. Et surtout, surtout, s'entrainer, et s'entrainer encore, avant d'atteindre le résultat voulu :) Et toujours se faire plaisir ! C'est vraiment comme en dessin, ça se sent. Si on n'aime pas ce que l'on fait, le rendu sera froid et ça se sentira tout de suite.
Je m'égare je m'égare XD

Pour résumer, je recommande très chaudement ce type de sorties à tous ceux qui ont envie de pousser plus loin leurs connaissances !! Et d'ailleurs, je sais déjà que je vais m'inscrire à d'autres cours, ne serais-ce que pour profiter de sorties super agréables en très bonne compagnie, pour pouvoir partager, discuter, se faire plaisir... tout en apprenant :)
C'est un sacré coup de coeur !!

Petite note pour ceux qui seraient tentés : pensez à prendre de quoi écrire !! Deux heures c'est très court pour tout emmagasiner, et on est bien content d'avoir ses petites notes sen rentrant chez soit, pour se remémorer tout ce qui a été dit !

Voici les quelques photos pas trop ratées que j'ai pu tirer de nos exercices pratiques :)

Exercices concernant la vitesse d'obturation et le temps d'exposition (Vieux Lyon) :  

 








Exercices avec utilisation de la balance des blancs (parking des Célestins - une pure merveille, faut que j'y retourne !!!!) :





jeudi 5 mars 2015

Cheesecake framboise-spéculos, Picard

Le fait est que j'adore les cheesecakes de chez Picard. J'étais vachement méfiante à la base, me disant que décongelé, ça ne devait pas avoir la consistance que c'était sensé avoir. Mais que nenni braves gens !!

J'ai été très agréablement surprise, et croyez-moi, heureusement que la marque est relativement chère parce que j'en ai un juste en bas de chez moi, et j'y passerais bien tout mon salaire.

Il y a deux parts dans la boîte, et elles nécessitent 4h de décongélation avant d'être comestible. Mais j'imagine que cela participe au goût du gâteau. Non pas parce que la préparation est leeeeente, mais parce qu'on bave devant pendant des heures sans pouvoir y toucher. Et tout le monde sait que tout est meilleur quand on attend.
En tout cas il y a intérêt à le savoir pour ne pas être pris au dépourvu !

Quoi qu'il en soit, aucune humidité ne s'en échappe, et cela permet miraculeusement au fond en spéculos de rester bien croustillant comme il se doit. Et c'est la première chose qui surprend trs agréablement !
Ensuite vient le fromage... Qui a pile la bonne consistance, malgré la congélation, restant bien mousseux et ferme à la fois, avec son petit goût caractéristique rehaussé par le mince filet de framboise au dessus.

Bref, la part est réellement délicieuse, digne de ce que l'on attend quand on adore les cheesecakes. Le seul bémol que je vois à ce genre de découverte, c'est qu'il fait douter de la fraicheur de ceux qu'on trouve ailleurs du coup. Si une part peut garder autant de déliciosité (si si ça existe >_>) après avoir été congelée, alors qu'en est-il de celle que je mange en ce moment au restaurant et qui a l'air fait du jour ?? LE MONDE MENT-IL ?!!!!
Le saurons-nous seulement un jour...?

Quoi qu'il en soit, et contre toute attente, ce cheesecake congelé est donc en tête de liste de ceux qui m'aient été donné de goûter jusqu'à présent. Et il me tarde de goûter leur version au caramel mais comme c'est un gâteau entier... faut que je trouve une excuse pour l'acheter :P

En résumé :


Pour 4,20€ chez Picard
+ Un bon goût de cheesecake sur un fond parfaitement croustillant
+ la part plutôt jolie pour un gâteau congelé
- deux parts franchement petites pour le prix
- MON DIEU MAIS TOUS LES CHEESECAKES DU MONDE SONT-ILS CONGELÉS EN FAIT ?!!!!! D8



dimanche 8 février 2015

♥ La Stratégie Ender

 

La Stratégie Ender, Gavin Hood.


N'étant pas très en forme, je cherchais à me détendre un peu avant d'aller me coucher. De façon bête et méchante, je me disais que je me ferais bien un film léger, qui ne me demanderait pas trop d'utiliser mes rares neurones.
Et j'ai donc tout naturellement tourné mon choix sur ce film de SF pure, me disant qu'il devait recueillir toutes les caractéristiques attendues, surtout avec Harrison Ford en tête d'affiche (c'est méchant mais... autant je l'adorais dans ma jeunesse, autant maintenant... bon..........). 

........ Ce fut une claque monumentale, d'autant plus que je ne connaissais rien à l'histoire.
Un scénario de deux lignes ? Ouhla non la vache, j'en ai fait des cauchemars... Un Harrison Ford vieillard agaçant ? Non..... L'image d'un père qui considère son fils d'"adoption" comme un outil fonctionnel. Un film bourré de gamins qu'on a envie de baffer ? Non.......... Un film bourré de gamins qu'on a envie de sortir de ce piège mais qu'on regarde, impuissant, se faire lobotomiser par l'armée.... Des personnages féminins utilisés juste pour équilibrer un film machiste ? Non, des personnages féminins comme autant de représentations mentales des émotions que le héros tente désespérément de garder en lui, pour ne surtout pas tomber du côté de la folie meurtrière des hommes. Des extraterrestres là juste pour exterminer les Humains parce qu'ils sont des Méchants avec un grand "M"...? Non. Ils ont une logique, que l'on ne découvre que très très très tardivement dans le film.

Et j'ai envie de développer en détail tous ces points. Ca va être long et plein de spoilers XD

Pour commencer, j'aimerais souligner que ça fait vraiiiiiment du bien d'échapper à une nième histoire d'amour juste parec qu'il en faut une dans tous les films. Non par pitié, ça n'a rien d'utile..... et là, justement... malgré le rapprochement évident de certains protagonistes, on y échappe, et c'est une sacrée bouffée d'oxigène. Au moins on nous laisse imaginer ce que l'on veut, et on échappe de surcroit à la traditionnelle scène de cul que tous les réalisateurs semblent ABSOLUMENT vouloir mettre dans leur film, que ce soit justifié ou non. Vous me direz, ça aide que ce soit un film composé à 90% de gamin entre 13 et 15 ans. Mais ce n'est pas ce qui freine les scénaristes d'habitude hein, soyons honnête.

Ca c'était pour le petit truc qui fait du bien.
Pour le reste...

Ender Wiggin est tout simplement..... je ne sais pas comment dire. Il prend aux tripes. L'acteur est magnifique dans ce rôle, impressionnant de maturité, exactement comme l'enfant de l'histoire au final. Un gamin qui cherche désespérément la reconnaissance du père qu'il n'obtient jamais ( ALERTE SPOILER : même son mentor -Harison Ford- ne le lui cède jamais, jusqu'à la toute fin du film où on le découvre culpabilisant mais... non pas de ne pas avoir offert une sorte de palliatif à un manque de reconnaissance, mais juste de l'avoir piégé pour qu'il obéisse jusqu'au bout malgré ses états d'âmes).
Un gamin qui se sent exclu (ALERTE SPOILER : que ce soit dans sa famille où il se sent non désiré - il est le 3e enfin d'un couple dans une époque où le nombre d'enfants par famille se limite à 2 pour cause de surpopulation- , ou à l'école où il est harcelé par les autres élèves, ou encore à l'armée, ou son mentor fait tout pour exacerber cette exclusion, pensant ainsi développer ses capacités).
Un gamin terrorisé à l'idée de devenir aussi violent et psychopathe que son frère, et qui se raccroche alors désespérément à l'hyper sensibilité de sa grande soeur pour ne jamais oublier le juste milieu. A noter que la relation entre lui et sa soeur (et aussi son frère même si c'est plus suggéré que montré) est vraiment très forte, et très intéressante. Je me répète mais pour moi c'est vraiment le symbole très fort d'un adolescent qui cherche à trouver qui il est, en se raccrochant désespérément aux sentiments de sa soeur ( la "Compassion") pour ne pas devenir complètement fou.
Enfin, c'est aussi et surtout un enfant conscient de ses capacités, et terrorisé à l'idée de basculer du mauvais côté de la barrière, de devenir un Homme, au final. Pour moi c'est le vrai sens profond du film, la métaphore que j'y ai vu.

Sincèrement je ne pense pas que ce soit un hasard si TOUS les hommes du film sont violents, bagarreurs, menteurs, nourrissent un trop fort complexe de supériorité ou cherche systématiquement à écraser les plus faibles, que ce soit par les railleries, ou le meurtre.... (ALERTE SPOILER : le père de Ender est incapable d'offrir de l'amour sincère à son fils en dehors d'une protection paternelle totalement inefficace et très vite écrasée par Harrison Ford. Harrison Ford quant à lui lobotomise littéralement des enfants pour en faire des machines de guerre, des tueurs sans scrupules ni pitié. Le frère d'Ender est tellement violent qu'il a éété retiré du programme de l'armée ; le personnage de Ben Kingsley est encore plus glacial que celui d'Harison Ford ; Bonzo va jusqu'à vouloir tuer Ender pour qu'il ne lui fasse pas d'ombre, etc...).

Alors qu'en parallèle, on insiste sur le fait que les femmes atteignent rarement ce niveau dans l'école de l'armée, et qu'elles sont donc en sous nombre évident. Et si dans n'importe quel film j'aurai trouvé ça sexiste, ici je trouve ça tellement... logique, puisque l'on nous montre que justement, c'est parce qu'elles sont très douées, mais doté du coeur qui manque aux autres. Douées de la Compassion qui ferait... qu'elles comprendraient sans doute trop vite le fin mot de l'histoire. C'est ainsi que je l'ai compris, grâce à l'intervention régulière de la soeur d'Ender, qui lui sert à tout comprendre des réelles intentions des Humains... (ALERTE SPOILER : La mère d'Ender est la seule à tenter de persuader son père d'avoir un mot gentil à son égard ; sa soeur Valentine est celle qui l'empêche de devenir fou, et qui de surcroit... lui fait comprendre que les "Bugs" ont en réalité besoin de son aide, de sa Compassion ; les Bugs justement... Comme par hasard, c'est une Reine qui appelle Ender à l'aide. C'est une Reine qui peut sauver l'espèce. C'est une Reine qui dirige les opérations et qui donc venait en paix voir les humains. Et aussi, le bras droit d'Harrison Ford, une femme, est la SEULE à réclamer de la compassion pour les gamins, à essayer de faire comprendre au colonel qu'il ne faut pas oublier que ce ne sont que des enfants...).

On a donc à mes yeux un très fort symbole de la bataille intérieure que se livre Ender pour rester pur, pour garder ses émotions et ses sentiments, sa Compassion, dans un huis-clos où il est surentrainé à tuer.
Ce film ressemble à un film de guerre unilatérale qui serait en fait une complète introspection sur l'enfant qui tente de devenir un adulte Bon.

Enfin, pour ce qui est des Bugs (j'aime pas DU TOUT la traduction française donc je garde la version anglophone)... Là aussi j'ai été scotchée par le message véhiculé par ces créatures qui sont finalement très en arrière plan. Tout comme Ender, jusqu'à la toute fin du film, on ignore tout d'eux, on ne comprend pas grand' chose, et on sent qu'on nous en cache beaucoup - tout comme Ender n'a quasiment jamais réponse à ses questions à ce sujet.
On sent clairement qu'on va avoir droit à un rebondissement, mais... en ce qui me concerne je ne m'attendais vraiment pas à celui là.
A mes yeux encore une fois (non je ne parlerais pas du rebondissement XD), j'ai eu le sentiment que les extra-terrestre étaient surtout là pour le symbole qu'ils représentaient. Pour moi... ils étaient clairement le reflet de notre monde. Ils sont ce qui se passe exactement chez nous en fait, transposé dans un corps d'insecte pour nous faire croire qu'ils sont forcément méchants. Ils sont en surpopulation, leur planète se meurent, ils en ont besoin d'une autre.
Ils ont la même logique aussi, si vous réflechissez bien à leurs actes. Je n'en dirais cependant pas plus sinon je vais raconter tout le film :D

Un dernier spoiler malgré tout, qii a été pour moi le plus gros symbole -et le plus fort- de tout le film. Mais c'est ZE big spoiler tout en étant une interprétation très subjective du film XD
ALERTE SPOILER : La seule chose que l'armée accepte de dire à Ender à propos de "l'Ennemi", c'est que les Bugs étaient là à cause de l'eau. Et lors du face à face absolument magnifique et lourd en émotions entre Ender et la Reine mourante... il pleure, et elle vient récupérer sa larme... ou l'eau de la Compassion en quelque sorte. 

Voilà, je crois que le principal est dit.
Et c'est un coup de coeur que je garderai longtemps en tête.

PS : petite note pour ceux qui sont très sensibles et qui voudraient voir ce film. Je l'ai trouvé quand même très dur moralement. Si vous avez tendance à empathiser de trop, vous risquez d'être sacrément chamboulé par ce qui arrive aux enfants, malgré l'absence totale de sang. Ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas violent.

PPS : je trouve que le titre anglais (" Ender's Game") colle beaucoup mieux au film, qu'il est lui même tout un symbole repris constamment dans le scénario, où les enfants sont entrainés à tuer comme s'il s'agissait de jeux vidéos sans conséquence. Allez je me tais XD



samedi 7 février 2015

D

D, Ayroles & Maïorana, éditions Delcourt, version intégrale.


Alors... Ca ne va clairement pas être simple d'en parler. Je suis tellement partagée à propos de ce triptyque que j'ai eu du mal à m'endormir une fois la dernière page tournée : mes pensées se livraient une bataille acharnée pour savoir si elles avaient aimé ou pas !

Pour ce qui est du contexte, j'avais acheté le tome 1 - Lord Faureston un peu au pif, parce que j'adorais la couverture, que la vendeuse m'avait affirmé que c'était un très bel ouvrage du point de vue du message qu'il véhiculait et qu'il finissait au bout de 3 tomes, et qu'en prime, ça parlait de vampires. Et quand ça parle de vampire, ma curiosité est toujours titillée (du moins quand ça ne scintille pas ni ne tombe dans les clichés du bel androgyne torturé dont tombe amoureuse la jeune et belle humaine blablabla).
Et en le refermant, j'étais tellement dubitative que j'ai eu envie de connaitre la suite, pour savoir si j'allais arriver à me faire une idée précise de ce que j'en avais pensé, ou pas. Et comme le style m'avait lui aussi laissée circonspecte, j'ai décidé de me procurer la suite dans sa version brute, sans couleur, donc.

Par quoi commencer....
Le style peut-être. Je connaissais ce duo d'artistes par De Cape et de Crocs, et un vague souvenir de jeunesse de Garulfo. J'étais curieuse de voir ce qu'ils pouvaient faire dans un style plus "humanoïde". Mais si j'ai adoré le design des personnages et le trait de manière générale, j'ai eu beaucoup de mal avec l'homogénéité de celui-ci. C'est un style mais... Ca me gêne vraiment, ces plans où un personnages est de traviole comme s'il était mal maitrisé. Je pense d'ailleurs surtout aux personnages féminins - ou un minimum androgynes- qui ont une fâcheuse tendance à changer de tête d'une case à l'autre. Fatalement, avec mon domaine de compétence, je n'arrivais pas à passer outre et notait systématiquement ce genre de détail sans pouvoir m'en empêcher.

J'ai tout d'abord pensé que ça se sentirait moins sans la colo, d'où mon achat de la suite en version brute. Et c'est un peu le cas au final, même si ce n'était pas encore ça. Cela dit si quelqu'un est tenté de se plonger dans cet ouvrage, je lui recommande de rester sur la version en couleur du début à la fin : c'est tout de même beaucoup plus compréhensible, les ellipses étant la plupart du temps gérées par des changements d'atmosphère (jour, nuit, flasback etc, le tout signifié par des changements d'ambiances colorées).

En dehors de cela, les personnages ont malgré tout tous une touche vraiment plaisante. Il n'y a pas deux morphologies identiques (sauf en ce qui concerne les femmes... je sens que vous voyez poindre le gros point noir que j'ai trouvé à cette BD :D ), et même jusque dans le parler, chacun a sa personnalité très bien mise en valeur.
A ce propos, les dialogues sont une pure merveille !! Un langage très victorien, très soutenu, parfait, mais bourré de cet humour anglais décapant qui fait vraiment très plaisir à lire !

Drake, le personnage principal de l'histoire (le baraqué moustachu sur la vignette juste au dessus), est une sorte de gros bourrin, poète à ses heures, baraqué, et au langage souvent très fleurit quand il ne balance pas ses pics sarcastiques. Je l'ai beaucoup apprécié même si je l'ai trouvé parfois un peu caricatural. Le voir se mêler à des aristocrates guindés donne lieu a de mémorables joutes verbales. Sans parler de ses proches, tous très hauts en couleur au final (je pense notamment à Allistair Swindley, une sorte d'écrivain excentrique qui voue un amour inconditionnel à son canard de compagnie et à ses lectures amorales).

Le gros gros groooos problème de cette BD, c'est le rôle des femmes.
Là sincèrement, c'est ce qui m'a gâché le reste de l'histoire et qui fait que je suis vraiment... déçue, quelque part. Et qui m'a laissé complètement énervée à la fin - sentiment désagréable quand on a malgré tout adoré le scénario !

Tous les personnages de femmes d'un certain âge sont de vieilles biques aigries. Et tous les autres sont de jeunes et jolies femmes, soumises ou libertines. Pas de juste milieu... Et lorsque l'on nous fait croire qu'un personnage féminin a du caractère ou -je cite- une part de ténèbres, il s'avère que c’est parce qu'elle est soit jalouse, soit qu'elle a des fantasmes sexuels de femme qui dit non mais qui pense oui (mais qui est vierge, bien sûr sinon c'est pas drôle).
Et je ne parle pas de leur représentation dans l'ouvrage...
L'héroïne a beau être attachante par certains côtés, elle n'en est pas moins soumise, et sa sensualité se résume à des crises de fièvres en tenue de nuit transparente (ALERTE SPOILER : Sérieusement... on nous fait croire qu'elle est bien plus émancipée que d'autres femmes pour l'époque, fréquentant Drake malgré le fait que sa mère désapprouve... Mais pour ce faire, réclame d'être enlevée par son homme, l'aime parce qu'il lui fait -je cite- "peur d'une façon agréable" ; et attention, clou du spectacle : cette scène où elle est atteinte de fièvre, attachée en petite tenue sur un lit de façon très suggestive, et soumises au tripotage en règle d'une vampiresse au charme maléfique. Bonjour le fantasme masculin puissance dix mille, qui aurait pu être super intéressant si ça ne sentait pas le passage masturbatoire. Et que dire de cette scène finale où elle fait montre de son courage, tuant la vampiresse...? Certes, elle lui tire dessus de sang froid, mais c'est parce que c'est une potentielle rivale qui s'apprête à embrasser SON Drake. Et on nous fait croire ensuite que c'est en fait parce qu'elle a été traumatisée par la scène du lit >_>).

Quant au personnage féminin "méchant"... Là aussi, tout un poème. Si elle est sensée être très puissante et tenir les hommes sous sa coupe grâce à son charme (ce qui pour le coup est acceptable puisque c'est le propre des vampires), elle offre tout à coup une confiance aveugle à Drake, littéralement d'une case à l'autre, sans que sa justification ne soit très crédible à mes yeux. Du genre... "bon ben puisque vous êtes là, tant qu'à faire hein...". Non, désolée. Les hommes de la BD ont tous une motivation plus ou moins noble, mais affirmée. Là... c'est un peu trop léger pour moi.
De plus, autre fait franchement agaçant, lorsque l'on voit un homme vampire se nourir, il est... un monstre, littéralement. Il n'est sensuel et attractif que lorsqu'il chasse et manipule. Autrement, on insiste bien sur le fait que ça reste une sorte d'animal, un prédateur sans coeur (je meurs d'envie de vous montrer cette vignette hallucinante et magnifique où on découvre cela justement, mais ce serait encore un spoiler :D ).
Mais si c'est une femme vampire alors là non ! Faut pas déconner. Quand elle mange, elle reste incroyablement belle, et si possible toute nue. Non mais vraiment... On lui laisse un corset pour la forme, mais autrement... rien, pas la peine. (ALERTE SPOILER : On a même droit à un plan de face lorsque Drake interrompt son repas, totalement inutile, si ce n’est pour permettre au lecteur de compter le nombre de poils parfaitement taillés de l'intimité de la belle, qui ne manque pas de venir se coller contre le héros.......).

Bref. Je m'énerve de nouveau ! Passons !! Parce qu'en dehors de cela -qui est quand même un énoooooorme point noir hein- l'histoire en elle-même est absolument géniale !!
Revisiter la légende du compte Dracula de cette façon est vraiment bien trouvé ! On a droit à de nombreux rebondissements, et si certains sont un peu gros, d'autres en revanche sont franchement bluffants. Le bouquet final est tout simplement.... kiffant XD
Le rythme de l'histoire lui aussi est très bien mené, quoi que certains passages de dialogues peuvent paraitre un peu longuets pour quelqu'un qui n'est pas spécialement réactif à l'humour british.
Quant au message lui-même, il est réellement très intéressant, très intelligent, et surprenant à la fois. Ce n'est clairement pas en s'arrêtant au premier tome qu'on le saisit par contre. Il faut vraiment lire les trois pour savourer toute sa puissance.
C'est définitivement une très belle réflexion sur la société moderne, la Nature, et ce qu'elles exercent comme pouvoir sur l'Humain.

Pour résumer, vraiment, le scénario est à mon sens à couper le souffle, et rien que pour cela je recommanderais malgré tout cette lecture. Il faut simplement réussir à faire abstraction des personnages féminins, mais ce n'est pas la première fois au final....... malheureusement.
[D'ailleurs petite aparté, je ne saurais que vous conseiller de lire ce post à propos du sexisme et des scénario qu'on veut quand même trouvé cool : "Le sexisme et le cinéma, l'éternel combat"]




mercredi 4 février 2015

Cheesecake spéculos, EXKI

Hier, j'ai eu l'occasion d'élargir un peu mon expérience internationale (rien que ça) en tant que dégustatrice de cheesecake :D Bouger à Paris pour le boulot, ça a aussi du bon à ce niveau là...

J'ai donc été manger dans un self-service EXKI, cette fameuse chaine de restaurants bio qui revendique un manger sain et un faible impact sur la nature. Au passage, les recettes y sont plutôt originales et c'est très pratique que les étiquettes indiquent visuellement s'il s'agit d'un plat végétarien, végan, ou non !
Bref, ceci est pour le contexte...

J'ai tout naturellement testé une part de leur cheesecake "artisanal", sur fond de spéculos. Et à mes yeux, cette part de tarte n'avait de "cheesecake" que le nom.

Effectivement, même l'apparence laissait tout de suite comprendre que ça n'allait rien avoir à voir avec le cheesecake comme on l'entend, c'est à dire la recette américaine. Du coup il est facile de choisir de ne pas en prendre : si on connait la vraie recette, on se doute que l'on va forcément être déçu.
Maiiis... il fallait que j'en prenne malgré tout, évidemment, pour nourrir ce blog (et moi aussi par la même occasion :P ) !

En soit, la part n'était pas mauvaise du tout, soyons honnête. Le fromage avait bon goût, et le fond spéculos était croquant, et au bon goût de cannelle.
Mais il s'agissait en fait d'un gâteau au fromage blanc à la française, quasiment identique à ce que l'on trouve communément en Alsace d'ailleurs, sous le joli nom de Käsekuechen.
La garniture était fait de fromage blanc battu et sucré, légèrement citronné, à la consistance à mi chemin entre la mousse et le flanc. Et la pâte, et bien il s'agissait d'une espèce de pâte à base de biscuit spéculos au lieu d'une pâte nature.

Ce Käsekuechen aurait donc put être très bon au final ! Mais malheureusement la pâte était très dure, très compacte, et épaisse. Le choc des différences de textures étaient donc un peu trop violent à mon goût, entre cette pâte croquante et la garniture limite fondante. Il n'y avait pas de juste milieu, en plus de la déception de s'être gentiment fait avoir sur la terminologie. Car je suis navrée, mais s'il s'agit de la recette française... pourquoi lui donner le nom américain ?

Bref, grande déception donc, et je ne recommanderais certainement pas d'en prendre, même en sachant à quoi s'attende. Il y a de bien meilleurs gâteau au fromage blanc ailleurs que chez EXKI !

En résumé : 

Pour 3,55€, à l'EXKI 4 Septembre, Paris 2e
+ une part en self service qui permet de choisir la taille désirée
+ une préparation très fraiche
- Ce n'est pas du cheesecake !!
- le mariage garniture/pâte qui n'est pas très heureux

Note : 3,7/10

Navrée pour la qualité de la photo mais...
j'étais dans les bureaux et je tenais donc à être discrète :P

vendredi 30 janvier 2015

♥ Le Magicien d'Oz

Le Magicien d'Oz, Eric Shanower et Skottie Young, éditions Panini Comics


Voici le tout premier comics sur lequel j'ai eu la chance de pouvoir me pencher. Et c'est de nouveau un sacré coup de coeur...

Je n'ai jamais lu le livre bien que comme beaucoup je pense, je connaisse l'histoire grâce aux nombreuses adaptations dont elle a fait l'objet. Du coup j'étais vraiment très intriguée de voir ce que ça pouvait donner sous forme de comics ! Alors que justement, je ne m'y connais vraiment pas dans ce type d'ouvrage.

J'ai immédiatement été happée par le graphisme, piquant, pétillant, et original ! Les personnages sont tous très recherchés dans leurs style au design bien marqué par leurs personnalités respectives. La petite Dorothée est tout simplement adorable, et ses compagnons de route le sont tout autant, chacun dans le style.
Une mention très spéciale au chien Toto qui vit ses petites péripéties au gré des pages sans qu'on ne l'oublie jamais, bien qu'il n'ai aucun rôle vraiment défini dans l'histoire (à part mordre tout ce qui l'incommode :D ).

J'ai aussi été marquée par l'idée de mise en page du dessinateur. En plus d'un découpage particulièrement efficace (les ellipses temporelles sont super bien menées, et croyez moi il n'y a pas plus difficile à faire dans une BD...), il a eu l'idée étonnante de salir ses planches à des moments bien précis de l'histoire, pour mettre en exergue une situation, ou un personnage. ALERTE SPOILER : Je pense naturellement aux passages angoissants comme la rencontre avec la Vilaine Sorcière de l'Ouest, tâchés de petites éclaboussures d'encre noire, mais aussi à la présentation de la Reine des Mulots qui l'est tout autant, pour marquer sa nature champêtre, par opposition -un peu plus loin dans l'histoire- au monde hyper propret du village de porcelaine.

Du point de vue de la construction, l'histoire se lit comme un roman découpé en chapitre ; chaque chapitre étant marqué à sa façon par une ellipse systématique et poétique : Dorothée qui doit se reposer et dormir.  J'ai trouvé ça très agréable, puisque cela permet justement de marquer de petites pauses si besoin, pour les lecteurs lents dans mon genre qui n'ont pas forcément envie de faire son affaire à une BD en une seule journée :D

Scénaristiquement parlant, c’est un véritable coup de coeur encore une fois. Les dialogues sont très frais, réalistes à souhait, chaque façon de parler collant à chacune des personnalités présentes dans l'ouvrage. Dorothée a des réactions de petite fille curieuse, très gentille et polie, mais qui n'hésite pas à s'énerver quand elle sent une injustice... comme une petite fille le ferait (ALERTE SPOILER : "Vous êtes méchante !" en réponse à la Vilaine Sorcière de l'Ouest, uniquement au moment où elle lui vole un soulier après l'avoir réduite en esclavage pendant plusieurs jours...).
L'humour est bien présent aussi, sans lourdeur, de petites pointes dans les dialogues ou les actions des uns et des autres régulièrement. De petites touches super agréables qui font pouffer de rire et sourire de façon attendrie !

Mais s'il s'agit d'un conte pour enfant, il est ici travaillé pour plaire aux adultes de façon très intelligente.
J'ai remarqué que lorsqu'un auteur tente une transposition d'histoire "pour enfant" en récit "pour adulte", il a souvent tendance à virer dans le trash, ou à la rendre glauque.
Or ce n'est pas parce qu'on grandit qu'on n'a pas envie de rêver et de lire des contes de fée...
Ici, les auteurs ont su à mes yeux relever ce défis avec brio, gardant l'esprit très "contine" du Magicien d'Oz, tout en y ajoutant ce qu'il faut pour qu'un adulte ne se sente pas exclu. Les personnages sont touchants, drôles, adorables, les messages sont plein de bons sentiments et optimistes à souhait, mais on a aussi droit à des passages nettement plus sombres, flippants, voire même cruels.

A noter que dans l'édition dont je parle, le livre se termine par un mini artbook de différentes propositions de couvertures, recherches des personnages principaux, et croquis. Ce qui est un plus qui m'a évidemment d'autant plus séduite :)
Seul petit bémol (totalement subjectif pour le coup) : j'ai trouvé la mise en couleur très belle et originale elle aussi, mais elle manque parfois de lisibilité, notamment dans les passages de nuit ou en contre jour. Du coup je serais très curieuse de pouvoir lire une version en noir et blanc ! 

Quoi qu'il en soit, j'ai refermé le livre en souriant, la tête pleine de petits mondes merveilleux où j'aurai bien aimé accompagner Dorothée moi aussi...


lundi 26 janvier 2015

♥ The Budapest Gypsy Symphony Orchestra

Plus il y a d'instruments, et plus j'aime.
C'est en partant de ce constat que j'ai décidé de me prendre une place à l'Auditorium Maurice Ravel pour ce concert, ne sachant pas du tout ce que ça serait mais m'étant fiée aux "100 violons".

Je m'y connais vraiment très peu en musique classique, et je n'en écoute que très rarement. Par contre j'aime beaucoup assister aux concerts, je trouve que là, la musique prend une toute autre dimension, surtout dans une salle aussi belle que l'Auditorium de Lyon.
Observer les musiciens vivre la musique, c'est absolument... magique.

Et pour ce concert en particulier, je n'ai pas été déçue !! Forcément, quand 100 violons, contrebasses, clarinettes, et autres cymbalums se mettent tout à coup à jouer Guillaume Tell en ouverture, ça fout une sacrée claque et on se met à glousser de façon nerveuse sans pouvoir s'en empêcher...
Mais quand en plus le public est tellement transporté qu'il se met à applaudir en rythme, alors là !! Là on sent qu'on va avoir droit à quelque chose d'épique et de mémorable !!

Et ce fut le cas !! En fait, j'ai eu l'émotion de revivre le concert du Nouvel An 2014 en quelque sorte, qui avait été si chaleureux, festif et participatif.
Ici encore, les morceaux choisis étaient vivants, puissants, les violonistes solistes se levaient souvent pour aller jouer avec leurs musiciens, avec le public, entre eux. Les autres musiciens souriaient, riaient, hélaient la foule parfois.
Il était même très difficile de ne pas se lever pour danser, notamment durant les morceaux traditionnels qu'ils nous ont joué avec un brio incroyable (non mais "Hava Nagila" quoi !!!! ).

Evidemment nous avons eu droit à des morceaux plus émouvant aussi, plus tristes, plus intenses dans cette gamme d'émotion. Je suis moins fane de ce genre de morceaux, mais il faut avouer que là, ça m'a transporté malgré tout ! Surtout quand tout à coup, au milieu des Strauss, Offenbach et compagnie, ils ont tout à coup entamé le thème de La Liste de Shindler.
Sans vouloir me montrer vulgaire, je m'en serais fait pipi dessus XD
Sans parler de la résonance que ça peut avoir, joué par 100 tziganes...

On a aussi eu droit à un intermède humoristique hyper intelligent : le soliste incroyable Lajos Sárközi Jr qui se met tout à coup à terminer un morceau dans les ultra aiguës, tout bas, comme si c'était un oiseau qui pépiait. Il joue un moment en souriant, s'amusant tranquillement dans son coin, et petit à petit, tous les solistes le rejoignent au milieu de la scène, les un après les autres, pour "bavarder" de la même façon avec leur violons ! On aurai vraiment dit une discussion, des rires, des moqueries... jusqu'à ce que tout à coup un contrebassiste fasse un bruit de vache avec son instrument. C'était inattendu et drôle, vivant et étonnant ! Les violonistes ont éclatés de rire et tous les musiciens ont suivit, avec le public.

Bref, un très grand moment !! J'en ai encore des frissons... Je ne saurais que vous conseiller d'y aller si le groupe passe par chez vous !! Pour ma part, je n'ai pas pu résister et j'ai pris leur album pour garder un souvenir et pouvoir revivre le concert quand j'en ai envie.
Et donc je peux vous donner la liste des morceaux, si vous avez envie de vous y plonger aussi...

Partie I 
Giochino Rossini - Willem Tell Overture
Johannes Brahms - Hungarian Dance n°5
Johannes Brahms - Hungarian Dance n°1
Ferenc Erkel - Palotás
Vittorio Monti - Csárdás
Johann Strauss II - Die Fledermaus Overture
Johann Strauss II - Tritsch-Tratsch-Polka
Traditional - Cimbalom's themes ( de l'improvisation, hyper impressionnant !!!!!)
Pablo De Sarasate - Zigeunerweisen
Traditional - Russian Melodies

Partie II
Jacques Offenbach - Orpheus In The Underworld
Pyotr Ilyich Tchaikovsky - Waltz of the Flowers
Ferraris - Two guitars
Johann Strauss - On the Beautiful Blue Danube
Grigoras Ionica Dinicu - Pacsirta
John Williams - Schindler's List
Traditional - Yiddishe Mamma
Traditional - Hevenu Shalom
Traditional - Hava Nagila
Traditional - Hungarian Csárdás

© Budapest Gypsy Symphony Orchestra / 100 Gypsy Violins

samedi 24 janvier 2015

Cheesecake caramel-spéculos, Starbucks

Mon tout premier cheesecake, je l'ai goûté dans un Starbucks, à mes 30 ans, et à mon arrivée à Lyon de surcroit, il y a maintenant un peu plus de trois ans.
Autant dire que c'était tout un symbole... Alors j'ai trouvé ça amusant de faire mon premier article sur les cheesecakes de ladite enseigne justement :D

A la base je n'avais pas franchement été convaincue. J'avais trouvé ça hyper lourd et sucré, et je n'avais pas réussit à finir la part monstrueuse qu'on m'avait servit. Il était à la framboise si mes souvenirs sont bons...

Dès lors, je n'ai plus tellement eu envie de réitérer l'expérience dans cette chaîne de restauration, forcément. Mais le hasard a fait qu'il y a peu, j'ai eu l'occasion d'en goûter à nouveau et qu'ils ont visiblement changé leur recette. Ou alors c'était le cheesecake lui même que je n'aimais pas trop à l'époque, et je me suis habituée à force d'en manger XD

Bref ! Aujourd'hui j'ai donc eu envie d'y retourner, pour joindre l'utile à l'agréable et préparer cet article.

J'ai fait le choix d'une version caramel-spéculos, et je dois dire qu'il était vraiment délicieux !
Il n'était pas trop sucré, et la part -bien qu'elle paraissait un peu riquiquitte sur le coup- était idéale pour ne pas être dégouté avant la dernière bouchée.
L'appareil (c'est comme ça qu'on dit pour le fromage ??? XD) était ferme sans être étouffant, et était justement dosé entre le caramel très léger et l'acidité du fromage qui était quasi-inexistante.

Autre point fort de taille : dans les cafés et autres salons où le cheesecake est préparé sans doute un bon moment à l'avance, il est très difficile de trouver une base de pâte qui ne soit pas molle, voire -pire- imbibée. Mais là, ô miracle ! Le spéculos était bien compact, et merveille parmi les merveilles, il croustillait encore.
Alors forcément, la part était parfaite, avec tout ce qu'il est primordial d'avoir à mes yeux pour qu'un cheesecake soit recommandable.

Deux petits bémols cependant :
  • Déjà, j'ai trouvé le prix assez excessif quand on voit la taille de la part. Mais bon, ça ne m'étonne pas venant de cette chaîne. 
  • D'autre part, justement, compte tenu du prix, on s'attend à un cheesecake de luxe ! Et pour le coup, l'assiette est vide, pas une crotte de chantilly n'est servie avec, et en prime, il est bon mais... voilà quoi. Il n'a rien d'exceptionnel. 

En résumé : 

Pour 4,45€, au Starbucks de Lyon Part Dieu
+ une part qui sait rester légère et pas trop sucrée
+ une pâte encore ferme et croustillante
- le prix
- l'originalité

Note : 7/10


mardi 20 janvier 2015

♥ Blankets

Blankets, Craid Thompson, éditions Casterman.


Je pense que c'est mon plus gros coup de coeur de tous les temps en matière de bande dessinée. Ou tout du moins, depuis très longtemps.
On me l'avait très chaudement recommandé, j'étais intriguée par le graphisme, j'avais très envie de me remettre à la BD franco-belge, et je me suis finalement prise une grosse gifle émotionnelle.

Blankets est un "roman graphique", autobiographique, qui parle de l'enfance et de l'adolescence de Craig Thompson, et notamment de son premier amour.
D'habitude je ne suis pas fane des autobiographies. Je me méfie toujours du côté narcissique de la démarche, et c'est toujours pleine de préjugés que je m'y plonge. Et je suis encore plus réticente aux histoires d'amour, détestant le côté trop facilement mièvre et redondant de ces choses là. Mais là, il suffit d'ouvrir l'ouvrage pour comprendre que ça n'a rien à voir avec... rien.

C'est de la poésie à l'état pur.
Une poésie parfois émouvante, parfois tendre, mais souvent violente. Je préfère prévenir tout de suite ceux qui seraient tentés par sa lecture : il y a des passages vraiment difficiles, bien que traités avec une grande pudeur (ALERTE SPOILER : pour ceux qui préfèrent le savoir d'office : l'auteur y parle entre autre de harcèlement scolaire et d'attouchements sur mineurs).

De plus, le fait que ce soit très "religieux" aurait pu me rebuter définitivement, là aussi (je suis allergique à la religion dès qu'il s'agit de propagande ou de glorification). Mais Craig Thompson a justement l’intelligence de nous présenter son enfance ultra catholique avec beaucoup de recul, d'en montrer les conséquence sur un enfant et sur ses premiers pas d'adulte, sur son mental, sur sa vison de la vie, sur son rapport aux autres, etc... sans jamais juger ni encenser. Il nous laisse simplement constater l'impact que cela a eu sur sa vie, encore une fois avec une pudeur très douce.

Mais ce qui m'a le plus bouleversé dans ce livre, c'est la puissance avec laquelle Craig Thompson parvient en une seule image à exprimer avec tant d'exactitude un sentiment, une idée, le genre de choses que l'on est incapable d'exprimer avec des mots...
Lui, il y arrive avec un seul dessin, une seule vignette, en noir et blanc, à grands coups de pinceau et d'encre. A exprimer des choses tellement belles, tellement émouvantes, tellement fortes, qu'il faut parfois laisser passer du temps entre deux chapitres pour s'en remettre.

Personnellement, j'ai du fermer le livre à un chapitre de la fin. J'étais incapable de le terminer, définitivement en larmes... Ce n'est que le lendemain que j'ai pu m'y remettre, et j'en ai été secouée pendant plusieurs jours.
Le fait est que Craig Thompson parvient à exprimer des choses qu'on a tous au fond de nous et qu'on est pourtant bien incapable d'exprimer. Il fait vivre des choses qui ont forcément une résonance avec le vécu de chacun, ces espoirs de jeunesse qu'on a tous, mais aussi ces déceptions, ces rêves gâchés, ou au contraire concrétisés. Je pense qu'il est impossible de ne pas se reconnaitre en lui, d’une façon ou d'une autre.
Et cela fait forcément vibrer une corde très sensible, qu'elle soit mélancolique, douloureuse, ou heureuse.

Personnellement, il m'a montré les images de ce que j'aurai aimé pouvoir vivre un jour, sur le plan émotionnel. Et quelque part, ça fait un bien fou que de trouver enfin quelqu'un qui sait exactement quelles émotions ça provoque.
Et puis fatalement, comme beaucoup, je suis tombée amoureuse de lui...



dimanche 18 janvier 2015

♥ Godzilla

Godzilla, version 2014 vue parle réalisateur Gareth Edwards.


Quoi de mieux pour inaugurer ce blog que le film qui m'a enfin décidé à m'y mettre ??

J'avais beaucoup d'à priori sur ce film. J'avais envie de le voir depuis sa sortie, mais les nombreuses critiques négatives me laissaient plutôt sur la défensive.

Je dois admettre qu'au tout début du film, je suis restée perplexe.
La scène d'introduction aux Philippines étaient totalement... floue, confuse à mes yeux. Et j'ai eu du mal à comprendre l'enchainement direct avec le Japon (sans parler du jeu d'acteur de Bryan Cranston que j'ai trouvé trop proche de l'hystérie de Malcolm et donc... difficilement émouvante), et avec sa suite.

Mais petit à petit le réalisateur place ses pions et ses indications, laissant le spectateur découvrir très progressivement le fil conducteur de l'intrigue. Si ça m'a laissé dubitative dans les premiers instants, ça m'a finalement permis de m'identifier complètement aux personnages ! Car oui, le plus gros point fort de ce film à mes yeux c'est que ben... on est comme les personnages principaux : on pige rien de ce qui se passe sous nos yeux, et on est, de fait, complètement impuissant face à la Nature et à son oeuvre...

Voilà donc pourquoi j'ai absolument adoré ce film dans un premier temps. Le réalisateur a pris le pli de la jouer réaliste à mes yeux. A savoir que finalement, l'être humain n'est qu'une petite fourmis qui s'agite sous les ordres carrément aléatoires de ses supérieurs, sans trop savoir ce qui se passe, comment lutter, quoi faire, ni comment réagir. Paniquer ? Faire confiance ? Attendre de voir...? Bombe atomique ? Laisser la Nature rétablir l'ordre comme elle l'a toujours fait d'une façon ou d'une autre ? Prendre le Mal pour un Bien..?

Et nous avons donc là un quasi documentaires, avec en arrière plan (mais alors vraiment en arrière plan, ce qui a pu en dérouter certains), les combats des prédateurs contre les proies, qui n'en n'ont finalement pas grand' chose à fiche des humains. Ils sont juste dans le passage... eux, ils doivent s'occuper de leurs propres affaires, point final.
De ce point de vue là, j'ai vraiment trouvé le film très fort, autant dans l'idée que dans la manière de la filmer. Les scènes "humaines" avec les gros monstres en arrière plan sont parfaitement géniales, on s'y croirait !! Et c'est à couper le souffle à certains moments (je pense notamment à cette scène du pont où les militaires sont obligés de descendre voir à pied si les rails sont praticables ou non...).

Du point de vue des créatures en elles-mêmes, je comprends là aussi ce qui a pu dérouter pas mal de monde. Le réalisateur a vraiment voulu rendre hommage au "vrai" Godzilla, et n'a donc pas cherché à moderniser ni les monstres, ni leur histoire. Et il faut bien admettre que le design de Godzilla -mais aussi ces histoires de mutants bourrés de radiations- ce n'est plus franchement à la mode en ce moment.
Mais là encore, je trouve que ça fait partie des très gros points forts de ce film. Gareth Edwards a réussi le coup de maitre de transposer une histoire des années d'après guerre à notre propre époque technologique, sans que ça ne paraisse ridicule, à condition d'accepter le parti pris.
Car oui, d'accord, quand on voit apparaitre la tête de Godzilla pour la première fois, on hésite quand même à rire un peu... mais on fini par se laisser complètement porter par le style, et ce qui peut paraitre carrément ringard devient vraiment classe et original !
Faire original avec du vieux, sans le moderniser, c'est plutôt fort, non ? :)

Après, il faut passer outre quelques... facilités scénaristiques disons (ALERTE SPOILER : je pense par exemple au fait un peu ridicule qu'au final... Si Ford était resté dès le début avec le général et le Dr Serizawa, il serait arrivé à temps auprès de sa femme et de son fils... mais bon, puisqu'il lui fallait de nombreux actes héroïques tout au long du film, il fallait bien le balader un peu partout), et un choix d'acteurs pas forcément toujours très judicieux  ; il faut aussi accepter de regarder un film avec quelques beaux clichés (le japonais qui a toujours la bonne phrase philosophique et des moments contemplatifs pas toujours très bien choisis), et un manichéisme qui peut paraitre ridicule à notre époque où ce n'est plus franchement considéré comme moderne.
Mais justement, la beauté du film est aussi dans la simplicité de son message écologique, et la subtilité quant à la position de Godzilla lui-même vis à vis des humains.

Bref, malgré ces quelques points, j'ai trouvé ce film très bien réalisé, et surtout, très intelligent. Un bien bel hommage au tout premier film de ce monstre devenu culte et mainte fois massacré par de précédents réalisateurs... Et c'est donc un vrai coup de coeur pour ce film finalement très atypique !